jeudi 1 décembre 2011

Vers l'adoption du document final de Busan

"Les sherpas, tels de bons guides, nous ont mené vers le sommet pour arriver sagement vers le consensus de l'adoption finale du document intitulé "Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement". Tels ont été les propos de Homi KHARAS, animateur de la plénière finale du 4ème Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide de Busan. Quelques uns ont rapellé que le retard pris depuis le forum de Paris, en passant par celui d'Accra et pour enfin aboutir au premier constat exprimé à Busan, est avant tout dû à des raisons politiques. Henri de Rancourt ministre de la coopération française en a également fait allusion en fin de plénière ce matin. Il s'agit de choix politiques et il faut être clair, a t-il poursuivi, pour de nouveaux besoins en aide tels qu'exprimés dans ce forum, il faut mettre en place de nouveaux moyens de financement pour le développement. A ma connaissance, il a été le seul, du moins des panélistes officiels, à faire directement allusion à la mise en place de la taxe sur les transactions financières. Idée passée comme un coup de vent dans cette grande salle ou plus 2000 délégués ont vu défiler plein d'idées en 3 jours, mais encore peu d'engagements réels ont été pris. En réalité le test, comme toujours après ce genre de rencontre, est l'après. Comment s'assurer que ces beaux discours se traduisent en action. Le défi désormais consiste à trouver une bonne manière de forcer les gouvernements et les entreprises à respecter leurs engagements.

Le OK des OSC
En dépit de certaines lacunes, la société civile est maintenant partie prenante de l'accord après avoir envisagé à un certain moment du forum notre retrait. Nmous sortons de Busan maintenent en accord au texte modifié à sept reprises depuis 6 mois, dont 3 fois dans les jours du forum. Les 18 sherpas représentants tous les acteurs et les secteurs, ont fait un travail assez impressionnant sans aucun doute. Concilier tous ces acteurs, les pays donateurs, les états récipiendaires, les pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil, la société civile, le secteur privé, les institutions internationales très actives dans ces rencontres, ce n'est pas chose facile. Mais revenons à l'appréciation des OSC de cet accord. Des 3 acteurs nouvellement impliqués directement dans ce genre d'exercices, le privé, la société civile et les pays émergents (BRICS particulièrement) nous pouvons dire que le secteur privé est entré par la grande porte. Présents dans de nombreux ateliers, cités par chacun comme un nouvel acteur essentiel, et représenté ici par plus de 100 participants. Nous reconnaissons que le secteur privé peut jouer potentiellement un rôle dans la promotion de l'innovation, la création de la richesse ou de l'emploi, mais l’accord ne contient aucune vision claire d'un modèle de développement autre que celui basé sur la croissance portée par le secteur privé. Quelle croissance? Rien pour indiquer comment il peut faire avancer la mise en œuvre de l'efficacité du développement.

Et les droits humains?
Par ailleurs, en l’absence d’une approche fondée sur les droits et en l’absence de contrôle des dépenses dans les états les plus fragiles tels que la Somalie, Haïti et la Côte d’Ivoire, nombreux sont ceux qui restent dubitatifs devant ce nouveau paradigsme notamment pour ce qui concerne la façon dont les véritables problèmes qui touchent les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, seront abordés.
Mais Pour BetterAid et ses 300 représentanst, le coup en vaut toutefois la chandelle et nous avons obtenu des gains appréciables. Les progrès les plus significatifs accomplis à Busan sont les suivants :

-       la lutte contre la corruption : en faisant expliquer aux donateurs où va l’argent de l’aide
-       la réaffirmation des engagements à promouvoir un environnement propice à la société civile, fondé sur les droits
-       la volonté de donner à la société civile une plus grande latitude pour gérer son propre travail de développement
-       l’accroissement des efforts visant à atteindre l’égalité entre les genres et à améliorer l’autonomie des femmes.
Nous avons donc un document final, qui représente un nouveau jalon sur la route du développement et les acteurs de la société civile ont aussi la tâche de s'assurer que ces engagements seront traduits en plan d'action. Une nouvelle déclaration sera produite para Betteraid après le forum.

Fin du blogue
C'est déjà le retour au Québec, demain vendredi je prends le chemin du retour. J'espère que ces quelque lignes auront pu être utile pour quelques uns et vous auront permis de dégager quelques enjeux du forum de Busan. Nous aurons sans doute l'occasion, je dirais la responsabilité de continuer à suivre l'après-Busan à l'AQOCI et vous serez invités à joindre cette importante réflexion dans la réalisation de notre travail de solidarité. J'ai encore Beauport de choses à dire mais la fatigue de ces 7 jours de rencontres intensives et la perspective du long retour me fait ce soir un peu vaciller. Si c'est possible, je bloguerai usne dernière fois en escale.
À+
gervais

1 commentaire:

  1. Merci beaucoup pour ce blogue. Quand on n'a accès qu'aux rapports et communiqués officiels, c'est parfois difficile de savoir ce qui ressort réellement des grandes rencontres internationales. J'espère avoir accès dans le futur à encore plus de blogues de l'AQOCI ! Bravo en tous cas pour l'initiative !

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