mercredi 30 novembre 2011

Rien de nous sans nous! Nothing about us without us!

Les organisations de la société civile qui participent au forum de haut niveau se sont réunis ce matin pour définir leurs objectifs de participation de la 2e journée du HLF-4. Je rappelle que des 500 participants du premier forum, 300 sont inscrits au HLF-4 qui a pris son départ hier matin à Busan.

Il est de plus en plus évident que nous avons de la difficulté à nous faire entendre comme société civile et le briefing tenu avant les discours des grands dignitaires qui lanceront la deuxième journée, est essentiel. Le document qui doit être l'objet d'un consensus final en est à sa 7e version. Lors d'un message précédent je vous ai fait parvenir la 5e version. Vous m'excuserez de ne pas joindre cette 7e version, elle ne nous a pas encore été rendue disponible, tant les choses évoluent rapidement. Résumons: nous semblons disposer d'acquis intéressants. Celui entre autres du principe du déliement de l'aide. Je rappelle toutefois les propos de Madame Clinton dans son discours de ce matin: "Les efforts faits par Washington sont réels, le déliement total n'est pour l'instant pas possible pour les américains. Il est est passé, de 2005 à 2009, de 32 à 68%". Pour Clinton, le reste dépendra de la capacité des états à gérer l'appui budgétaire. D'autres acquis dont semblent bénéficier les OSC au forum concernent les systèmes de gestion des pays et la transparence concernant les flux commerciaux et l'aide. Concernant la transparence je vous invite à lire plus bas la nouvelle concernant l'adhésion du Canada au IIAT.

Nos thèmes seront largement rejetés et nous commençons à renforcer notre action. Il est vrai que le document à été dillué à cause de certains donateurs absents, mais d'autres se sont cachés derrière cette raison pour reculer. Tout indique que nous échouerons à faire inscrire dans le document final notre approche concernant le secteur privé. Nous reconnaissons le potentiel de la contribution du secteur privé dans le développement mais nous considérons que leur intervention doit être fondée sur la façon dont il peut faire avancer la mise en œuvre de l'efficacité du développement, en conformité aux normes du travail et aux conventions internat ales existantes.

La société civile.
Il en est de même sur la mise en place d'un environnement propice à la contribution de la société civile en garantissant un espace pour les OSC afin qu'ils remplissent leur rôle de développement. Pour marquer notre intention de nous faire attendre, il est convenu que lors du discours d'ouverture, en présence des grands dignitaires, à la toute fin du discours de notre représentant, Antonio Tujan, nous nous lèverons et déclarerons ensemble "Rien sur nous sans nous. Rien sur nous sans nous. Rien sur nous sans nous".

Lire la déclaration de la société civile.

Il reste donc beaucoup de discussions pour la moitié qui reste de ce 2ème jour et surtout la journée de clôture (demain) avec l'adoption du document final. Je vous tiens au courant.


Entendu ce matin:
"...notre pays va doubler le montant de son aide internationale d'ici 4 ans.... Plusieurs se demandent quel est le secret du miracle de développement de mon pays. C'est l'éducation.... Faisons du forum de Busan le phare qui allumera la lumière du changement et de espoir." Myungbak Lee, président de la Corée.

" ... J'ai d'abord un message pour les pays donateurs. Ne laissez pas la crise économique et l'austérité qui en découle, vous faire douter de votre engagement et des résultats que nous devons atteindre." Ban ki-Moon, secrétaire général de l'ONU.

Photo de Paul Kagame, président du Rwanda
"... Les pays récipiendaires de l'aide passent plus de temps à rendre des comptes aux bailleurs qu'à servir leur population en leur délivrant des services. Je suggère une réorganisation du système d'aide qui permettra aux pays émergents de jouer un rôle plus actif. Ils savent eux comment sortir de la pauvreté. Qu'ils puissent quitter la marge pour se retrouver au centre du système." Paul Kagame, président du Rwanda.






"... Les écarts et les inégalités que nos systèmes engendrent se traduisent parfoismalheureusement par des conflits et par le terrorisme.... Les jeunes au Moyen-Orient qui sont sortis dans la rue, ils ne veulent pas la charité, ils veulent des emplois. Les inégalités ne servent personne." Rania Al Abdullah, reine de Jordanie.

"... Il nous faut améliorer les dispositifs de l'aide sans sacrifier a l'efficacité et rapidité d'exécution quand c'est nécessaire... J'annonce ce matin que les USA vont rejoindre le groupe des 21 états qui ont adhéré à IITA ( l'Initiative internationale pour la transparence de l’aide). Mon message au OSC, mettez un terme à la création de dispositifs d'aide parallèles dans les pays. Cela ne renforce pas les capacités locales. Pour le secteur privé, n'attendez pas que les activistes vous forcent, prenez vos responsabilités sociales à l'égard du développement". Hillary Clinton, secrétaire d'état des USA.

L'ACDI et la transparence de l'aide
Comme l'annoncait hier le CCCI, le Conseil canadien pour la coopération internationale, on se réjouit tous de l'adhésion de l'agence canadienne de développement international ait adhéré à l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA), un engagement pris la veille de l’ouverture du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide (FHN4) ici à Busan. Évidemment on peut regretter le temps pris pour cette adhésion car l'initiative a été lancée au forum de haut niveau précédent (Accra 2008) par la Grande Bretagne, mais on ne peut certes que féliciter le Canada et aussi espérer des changements dans ses échanges avec sa propre société civile. Voir le communiqué du CCCI.

La francophonie
En dînant ce midi avec une Congolaise, un Haïtien, un Français et une Togolaise, on s'est tout bonnement demandé: mais où est donc la francophonie dans ces grands rendez-vous? Est-elle invitée? On faisait allusion particulièrement à l'OIF (office internationale de la francophonie).

Demain je vous parlerai entre autre de fragmentation de l'aide, un enjeu qui peut s'avérer important pour nos organisations.

Gervais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire