jeudi 1 décembre 2011

Vers l'adoption du document final de Busan

"Les sherpas, tels de bons guides, nous ont mené vers le sommet pour arriver sagement vers le consensus de l'adoption finale du document intitulé "Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement". Tels ont été les propos de Homi KHARAS, animateur de la plénière finale du 4ème Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide de Busan. Quelques uns ont rapellé que le retard pris depuis le forum de Paris, en passant par celui d'Accra et pour enfin aboutir au premier constat exprimé à Busan, est avant tout dû à des raisons politiques. Henri de Rancourt ministre de la coopération française en a également fait allusion en fin de plénière ce matin. Il s'agit de choix politiques et il faut être clair, a t-il poursuivi, pour de nouveaux besoins en aide tels qu'exprimés dans ce forum, il faut mettre en place de nouveaux moyens de financement pour le développement. A ma connaissance, il a été le seul, du moins des panélistes officiels, à faire directement allusion à la mise en place de la taxe sur les transactions financières. Idée passée comme un coup de vent dans cette grande salle ou plus 2000 délégués ont vu défiler plein d'idées en 3 jours, mais encore peu d'engagements réels ont été pris. En réalité le test, comme toujours après ce genre de rencontre, est l'après. Comment s'assurer que ces beaux discours se traduisent en action. Le défi désormais consiste à trouver une bonne manière de forcer les gouvernements et les entreprises à respecter leurs engagements.

Le OK des OSC
En dépit de certaines lacunes, la société civile est maintenant partie prenante de l'accord après avoir envisagé à un certain moment du forum notre retrait. Nmous sortons de Busan maintenent en accord au texte modifié à sept reprises depuis 6 mois, dont 3 fois dans les jours du forum. Les 18 sherpas représentants tous les acteurs et les secteurs, ont fait un travail assez impressionnant sans aucun doute. Concilier tous ces acteurs, les pays donateurs, les états récipiendaires, les pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil, la société civile, le secteur privé, les institutions internationales très actives dans ces rencontres, ce n'est pas chose facile. Mais revenons à l'appréciation des OSC de cet accord. Des 3 acteurs nouvellement impliqués directement dans ce genre d'exercices, le privé, la société civile et les pays émergents (BRICS particulièrement) nous pouvons dire que le secteur privé est entré par la grande porte. Présents dans de nombreux ateliers, cités par chacun comme un nouvel acteur essentiel, et représenté ici par plus de 100 participants. Nous reconnaissons que le secteur privé peut jouer potentiellement un rôle dans la promotion de l'innovation, la création de la richesse ou de l'emploi, mais l’accord ne contient aucune vision claire d'un modèle de développement autre que celui basé sur la croissance portée par le secteur privé. Quelle croissance? Rien pour indiquer comment il peut faire avancer la mise en œuvre de l'efficacité du développement.

Et les droits humains?
Par ailleurs, en l’absence d’une approche fondée sur les droits et en l’absence de contrôle des dépenses dans les états les plus fragiles tels que la Somalie, Haïti et la Côte d’Ivoire, nombreux sont ceux qui restent dubitatifs devant ce nouveau paradigsme notamment pour ce qui concerne la façon dont les véritables problèmes qui touchent les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, seront abordés.
Mais Pour BetterAid et ses 300 représentanst, le coup en vaut toutefois la chandelle et nous avons obtenu des gains appréciables. Les progrès les plus significatifs accomplis à Busan sont les suivants :

-       la lutte contre la corruption : en faisant expliquer aux donateurs où va l’argent de l’aide
-       la réaffirmation des engagements à promouvoir un environnement propice à la société civile, fondé sur les droits
-       la volonté de donner à la société civile une plus grande latitude pour gérer son propre travail de développement
-       l’accroissement des efforts visant à atteindre l’égalité entre les genres et à améliorer l’autonomie des femmes.
Nous avons donc un document final, qui représente un nouveau jalon sur la route du développement et les acteurs de la société civile ont aussi la tâche de s'assurer que ces engagements seront traduits en plan d'action. Une nouvelle déclaration sera produite para Betteraid après le forum.

Fin du blogue
C'est déjà le retour au Québec, demain vendredi je prends le chemin du retour. J'espère que ces quelque lignes auront pu être utile pour quelques uns et vous auront permis de dégager quelques enjeux du forum de Busan. Nous aurons sans doute l'occasion, je dirais la responsabilité de continuer à suivre l'après-Busan à l'AQOCI et vous serez invités à joindre cette importante réflexion dans la réalisation de notre travail de solidarité. J'ai encore Beauport de choses à dire mais la fatigue de ces 7 jours de rencontres intensives et la perspective du long retour me fait ce soir un peu vaciller. Si c'est possible, je bloguerai usne dernière fois en escale.
À+
gervais

mercredi 30 novembre 2011

Rien de nous sans nous! Nothing about us without us!

Les organisations de la société civile qui participent au forum de haut niveau se sont réunis ce matin pour définir leurs objectifs de participation de la 2e journée du HLF-4. Je rappelle que des 500 participants du premier forum, 300 sont inscrits au HLF-4 qui a pris son départ hier matin à Busan.

Il est de plus en plus évident que nous avons de la difficulté à nous faire entendre comme société civile et le briefing tenu avant les discours des grands dignitaires qui lanceront la deuxième journée, est essentiel. Le document qui doit être l'objet d'un consensus final en est à sa 7e version. Lors d'un message précédent je vous ai fait parvenir la 5e version. Vous m'excuserez de ne pas joindre cette 7e version, elle ne nous a pas encore été rendue disponible, tant les choses évoluent rapidement. Résumons: nous semblons disposer d'acquis intéressants. Celui entre autres du principe du déliement de l'aide. Je rappelle toutefois les propos de Madame Clinton dans son discours de ce matin: "Les efforts faits par Washington sont réels, le déliement total n'est pour l'instant pas possible pour les américains. Il est est passé, de 2005 à 2009, de 32 à 68%". Pour Clinton, le reste dépendra de la capacité des états à gérer l'appui budgétaire. D'autres acquis dont semblent bénéficier les OSC au forum concernent les systèmes de gestion des pays et la transparence concernant les flux commerciaux et l'aide. Concernant la transparence je vous invite à lire plus bas la nouvelle concernant l'adhésion du Canada au IIAT.

Nos thèmes seront largement rejetés et nous commençons à renforcer notre action. Il est vrai que le document à été dillué à cause de certains donateurs absents, mais d'autres se sont cachés derrière cette raison pour reculer. Tout indique que nous échouerons à faire inscrire dans le document final notre approche concernant le secteur privé. Nous reconnaissons le potentiel de la contribution du secteur privé dans le développement mais nous considérons que leur intervention doit être fondée sur la façon dont il peut faire avancer la mise en œuvre de l'efficacité du développement, en conformité aux normes du travail et aux conventions internat ales existantes.

La société civile.
Il en est de même sur la mise en place d'un environnement propice à la contribution de la société civile en garantissant un espace pour les OSC afin qu'ils remplissent leur rôle de développement. Pour marquer notre intention de nous faire attendre, il est convenu que lors du discours d'ouverture, en présence des grands dignitaires, à la toute fin du discours de notre représentant, Antonio Tujan, nous nous lèverons et déclarerons ensemble "Rien sur nous sans nous. Rien sur nous sans nous. Rien sur nous sans nous".

Lire la déclaration de la société civile.

Il reste donc beaucoup de discussions pour la moitié qui reste de ce 2ème jour et surtout la journée de clôture (demain) avec l'adoption du document final. Je vous tiens au courant.


Entendu ce matin:
"...notre pays va doubler le montant de son aide internationale d'ici 4 ans.... Plusieurs se demandent quel est le secret du miracle de développement de mon pays. C'est l'éducation.... Faisons du forum de Busan le phare qui allumera la lumière du changement et de espoir." Myungbak Lee, président de la Corée.

" ... J'ai d'abord un message pour les pays donateurs. Ne laissez pas la crise économique et l'austérité qui en découle, vous faire douter de votre engagement et des résultats que nous devons atteindre." Ban ki-Moon, secrétaire général de l'ONU.

Photo de Paul Kagame, président du Rwanda
"... Les pays récipiendaires de l'aide passent plus de temps à rendre des comptes aux bailleurs qu'à servir leur population en leur délivrant des services. Je suggère une réorganisation du système d'aide qui permettra aux pays émergents de jouer un rôle plus actif. Ils savent eux comment sortir de la pauvreté. Qu'ils puissent quitter la marge pour se retrouver au centre du système." Paul Kagame, président du Rwanda.






"... Les écarts et les inégalités que nos systèmes engendrent se traduisent parfoismalheureusement par des conflits et par le terrorisme.... Les jeunes au Moyen-Orient qui sont sortis dans la rue, ils ne veulent pas la charité, ils veulent des emplois. Les inégalités ne servent personne." Rania Al Abdullah, reine de Jordanie.

"... Il nous faut améliorer les dispositifs de l'aide sans sacrifier a l'efficacité et rapidité d'exécution quand c'est nécessaire... J'annonce ce matin que les USA vont rejoindre le groupe des 21 états qui ont adhéré à IITA ( l'Initiative internationale pour la transparence de l’aide). Mon message au OSC, mettez un terme à la création de dispositifs d'aide parallèles dans les pays. Cela ne renforce pas les capacités locales. Pour le secteur privé, n'attendez pas que les activistes vous forcent, prenez vos responsabilités sociales à l'égard du développement". Hillary Clinton, secrétaire d'état des USA.

L'ACDI et la transparence de l'aide
Comme l'annoncait hier le CCCI, le Conseil canadien pour la coopération internationale, on se réjouit tous de l'adhésion de l'agence canadienne de développement international ait adhéré à l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA), un engagement pris la veille de l’ouverture du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide (FHN4) ici à Busan. Évidemment on peut regretter le temps pris pour cette adhésion car l'initiative a été lancée au forum de haut niveau précédent (Accra 2008) par la Grande Bretagne, mais on ne peut certes que féliciter le Canada et aussi espérer des changements dans ses échanges avec sa propre société civile. Voir le communiqué du CCCI.

La francophonie
En dînant ce midi avec une Congolaise, un Haïtien, un Français et une Togolaise, on s'est tout bonnement demandé: mais où est donc la francophonie dans ces grands rendez-vous? Est-elle invitée? On faisait allusion particulièrement à l'OIF (office internationale de la francophonie).

Demain je vous parlerai entre autre de fragmentation de l'aide, un enjeu qui peut s'avérer important pour nos organisations.

Gervais.

mardi 29 novembre 2011

Occupy BEXCO

«Occupy BEXCO! Occupy BEXCO !», c'est par ce mot d'ordre qu'Emele Duituturaga de PIANGO, de Fidji, porte-parole du BCSF (Busan civil society forum) a terminé son allocution marquant la fin du Forum de Busan de la société civile hier en soirée. Elle a souligné le devoir des 300 délégués de la société civile mondiale présents à Busan de s'approprier les lieux du Centre des congrès Bexco. L'objectif de cette appropriation est de tenter de faire passer, auprès des participants de forum de haut niveau, les idées développées par cette coalition durant les 3 jours du forum de la société civile. Selon le sherpa qui représente notre coalition d'organisations de la société civile (OSC), Antonio Tujan co-président de Betteraid, les choses ne s'annoncent pas si simples dans la négociation avec les autres acteurs impliqués dans la rédaction finale du document. Ce 5e draft du rapport final du document (voir blogue d'hier) devant être adopté à la fin du forum de haut niveau, est l'oeuvre de diverses parties. Il faut cependant savoir que des éléments contenus dans le document s'y trouvent déjà sans que les négociations ne soient finalisées. Nous verrons donc ce qu'il restera de notre proposition d'inscrire le respect des droits humains comme condition indispensable à la réalisation du développement.  
Selon les négociations en cours, la solution envisagée serait l'ajout d'une mention au paragraphe sur le rôle de la sociéte civile, comme si elle seule devait en assurer la défense et la protection. Des joueurs comme la Chine, absente des négociations actuelles, n'aideront sûrement pas notre cause. Elle qui veut toujours passer outre lorsque cette question est abordée. Les négociations sont actuellement menées par les sherpas des différentes parties mais nous ne croyons pas que les choses puissent vraiment changer lorsque les négociations finales seront ministérielles. La volonté des uns et des autres est conditionnée évidemment par leurs intérêts, qui s'en étonne?

Korea shows the way.
Puisque nous avons 14 heures en avance sur vous, lorsque vous lirez ces lignes nous en serons au 2ème jour du Forum de Haut Niveau. Voici donc un bref compte-rendu de la première journée de ce grand événement. Nous entendrons souvent sans doute au cours de ces 3 jours que la Corée du Sud illustre bien ce que la coopération internationale peut apporter comme résultats tangibles. Lors des ateliers de ce matin, presque tous les conférenciers nous ont mentionné qu'en 50 ans la Corée du Sud a fait des progrès extraordinaire. Ce pays, sorti d'une guerre, est passé de l'assistance internationale, particulièrement américaine, à la 11ème puissance économique mondiale. Impressionnant il est vrai. Guerre froide aidant, les États-Unis y ont mis le paquet mais les Coréens ont trimé dur, cela est marquant.

Les débats d'ouverture du Forum ont mis en lumière une appréciation des progrès de l'efficacité de l'aide depuis la déclaration de Paris de 2005. Comme je le mentionnais hier, les résultats sont modestes à plusieurs égards et M. Meja du réseau Realty of aid est venue ce matin le rappeler.

Il est difficile de tirer des conclusions de cette première journée, sauf peut-être d'indiquer la volonté de faire mieux, plus efficacement, à moindre coût, exprimée comme un aveu d'échec, disons de demi-échec pour rester dans le ton du défi à relever.

Comme le disait en matinée Peter Baxter, directeur général de l'agence d'aide australienne, «trop de bla bla, pas assez de geste» marque le chemin parcouru depuis la déclaration de Paris.

La vedette du jour:
Tony Blair, suite à la question de Ben Philips, directeur des campagnes de mobilisation à Save The Children, à propos du déliement de l'aide:
*en français plus bas
"The purpose of aid is to end dependance on aid, not to keep that dependence there, and the reason for untying it is to accelerate that. So I'll carry on making that argument and I think in time we'll win. Sometimes countries see this as you're asking them to sacrifice their own interests, but in the end it's not really about that. It's about making aid effective, because the more that it's directed to developing those countries, the more, in time, they get off aid".

"Le but de l'aide est de mettre fin à la dépendance de cette aide, nous ne devons pas garder cette dépendance, et c'est la raison pour laquelle nous devons délier cette dépendance rapidement. Je vais donc continuer à défendre cet argument et je pense qu'avec le temps nous allons comprendre et réussir par gagner. Parfois, les pays qui sont dans des situations critiques croient que les plus nantis leur demandent de sacrifier leurs propres intérêts, mais ce n'est pas toujours le cas. Tout cela vise principalement à rendre l'aide efficace afin que ces pays ne soient plus dépendants de l'aide humanitaire". 

La question que je n'ai pas posée à Tony Blair: "
Que pouvez-vous aujourd'hui pour l'Afrique comme ex-premier ministre que vous n'avez pu faire autrefois comme premier ministre?...

En coulisse:
Tout de même impressionnant de se retrouver au milieu de ce supermarché d'ateliers, de plénières, de "side events", de mini-débats, de conférences et j'en passe. Parfois, on ne sait plus ou donner de la tête! Je n'étonnerai personne en disant que l'anglais règne magistralement au HLF-4.

En vedette demain en session d'ouverture:
Hillary Clinton, le président Kagame, la reine Rania de Jordanie, Ban Ki-moon. The show must go on.

Demain matin:
Réunion des 300 délégués de la société civile avant le début de la 2ème journée.
Objectif: Sratégie à adopter pour se faire entendre, se faire comprendre. On craint un autre recul sur "l'environnement propice aux OSC".

Occupy BEXCO!
à demain.
Gervais.

dimanche 27 novembre 2011

Messages-clé après la 2e journée

(Message un peu long, mais ne lâchez pas!) Tant dans les discours d'ouverture que pour le reste de la 1e journée, le message qui ressort fortement n'est pas très différent à ce que l'on entendait en préparation de Busan. En deux mots: "reconnaissance de la société civile à prêt entière comme acteurs du développement". Oui la participation active des OSC dans les préparatifs du document final est sans nul doute un pas en avant. Il nous faut faire avancer les états et les donateurs sur l'urgence d'inscrire dans le texte final un contenu plus explicatif sur la reconnaissance des droits humains comme éléments fondamentaux pour assurer un réel développement et sur ce que signifie "être dans un environnement favorable".

Tous sont d'accord aussi pour affirmer que les statégies efficaces il y a 10 ans ne le sont plus aujourd'hui. L'enquête de suivi de la déclaration de Paris de l'OCDE, publiée le 22 septembre dernier, montre que peu de progrès ont été accomplis ces 5 dernières années pour honorer les engagements en terme de l'efficacité de l'aide notamment de la part des donateurs. En fait ce qui est inquiétant, selon Betteraid, est que l'enquête montre que les donateurs ont fait moins d'efforts que les pays en développement pour mettre en œuvre leurs engagements en matière d'efficacité de l'aide depuis 2005, et tout cela malgré le fait que ces derniers se sont avérés bien moins exigeants envers les bailleurs de fonds.

De plus, à Busan, nous devons franchir le pas de l'efficacité de l'aide à celle du développement. Les différents ateliers présentés en après-midi d'hier, ateliers qui se sont pousuivis d'ailleurs ce matin (2e journée) permettaient d'aiguiser la stratégie en vue de la rencontre du HLF4 qui débute mardi. Je vous rappelle que nous serons 300 représentant-e-s de la société civile sur 2000 délégués présents au 4ème forum de haut niveau. Il est donc fondamental de parler d'une seule voix, d'une strategie commune, nous des OSC.

L'un des ateliers auquel j'ai participé hier avait pour thème "Promouvoir un environnement favorable aux OSC -défis et réponses". Nous avons échanger sur la nécessité d'un plus grand espace démocratique et de cet environnement favorable. Un participant du Cambodge est venu nous dépeindre une situation difficile pour les OSC avec une loi qui complique la vie aux organisations. Puis des participants des Philippines, de Colombie, de Tanzanie ont expliqué la difficile conquête de leur espace comme acteurs du développement dans leur pays. Il faut bien reconnaître que notre situation au Canada est fort différente mais le recul des OSC chez-nous est un fait indéniable contre lequel il faut continuer à lutter. D'où la nécessité de poursuivre notre campagne Partenaires solidaires.

Faire un résumé des 13 ateliers tenus depuis hier est une tâche tout simplement impossible tant l'information est abondante et les échanges nombreux. Malgré tout, voici quelques mots sur certains ateliers:

Atelier transparence et reddition de compte des OSC
Ce débat est en lien avec le principe no. 5 d'Istanbul qui souligne le besoin d'une norme commune car chaque organisation possède la sienne, ce qui rend les contrôles difficiles. Il demeure essentiel d'inclure et d'accompagner les partenaires locaux dans ces exercices de renforcement de nos normes de transparence et de reddition de compte.
*Question intéressante d'un participant africain suite à la présentation d'un représentant d'une ONG internationale: Comment, vous du nord, pratiquez les exercices de transparence avec vos partenaires du sud? Le représentant n'a eu qu'une réponse évasive de la part des panélistes d'ONGI (Internationales).

Atelier appropriation:
Ceci représente un point absent dans la déclaration de Paris. Le processus d'appropriation doit être démocratique. Vaut mieux utiliser les institutions des pays partenaires dans des processus d'évaluation et demeurer prudent dans la définition des résultats d'évaluation pour le développement. Des résultats de nos actions sont réellement obtenus si cela aide les communautés sur place.

Atelier Forum des femmes:
Comment pouvoir réaliser l'égalité entre les sexes? Il existe des inégalités sociales par rapport au statut des femmes.
Messages à faire passer aux délégués du HLF-4 :
1) Peu importe le cadre d'intervention, il faut toujours penser aux droit des femmes;
2) L'efficacité passe par l'égalité;
3) L'égalité entre les hommes et les femmes doit demeurer au centre des débats;
4) Dans les états en conflit, ce sont les femmes les plus touchées. (beaucoup d'autres messages qui se trouveront dans les résumés du BSCF (Busan civil society forum))

Atelier Droits humains
La base du développement ce sont les droits humains sinon on assiste à un échec du développement. Approche basée sur les droits = toutes les parties prenantes doivent être impliquées. La reconnaisance des droits faut la demander, elle ne vient pas toute seule dans plusieurs pays.
La "construction" des droits humains n'a de sens que si on sait qui y participe.

Atelier Environnement favorable aux OSC
Si on veut que les choses avancent depuis ACCRA (3ème forum de haut niveau) il faut introduire un changement important à la 5e version du document final de Busan. Au paragraphe 21 A et B qui fait référence au rôle essentiel de la société civile, nous décidons d'ajouter des éléments qui définissent mieux la réclamation des droits. L'ajout est le suivant ( la version française du 5e draft n'est pas encore disponible): Après l'article A et B: "We will provide an enabling environnement for civil society both in law and pratice at minimum in keeping with existing commitment in international and regional instruments that guarantee fondamental rights."  Visualisez le 5e draft du document final.

Il n'est pas suffisant d'obtenir une reconnaissance juridique, il faut voir les choses évoluer dans la pratique.

La dernière partie de la journée à été utilisée à établir la méthode de négociation lors du forum. Parler d'une seule voix demeure fondamental. Que ce soit dans les ateliers, en plénière, pendant les pauses café, on ne lésine pas sur les éléments de stratégies pour assurer de faire des gains et de convaincre les 1700 autres délégués. Bien qu'il ne soit pas question d'un vote au forum de haut niveau, le consensus est nécessaire.

Les à côtés:

Busan est un des ports de mer le plus importants d'Asie. Ville de plus de 3.5 millions d'habitants mais parait toutefois fort tranquille et sécure.

Ce qu'on aime: la gentillesse des gens, leur discrétion à l'égard de l'étranger. La bouffe si diversifiée et composée de tellement de mets inconnus pour nous, c'est stimulant de regarder son assiette! On aime ausi le sens de l'organisation. Les étals de poissons, légumes et de viande dans de petites rues où il est agréable de se balader. Les toilettes électriques à pitons????

Ce qu'on aime moins: le clinquant des milliers de néons que l'on retrouve au centre-ville. La fumée de cigarette dans les restos ou l'on permet de fumer.

Ce que l'on ne sait pas si on aime: il est à la fois intriguant et fort dépaysant de ne pouvoir lire ce qui est indiqué sur les affiches, indications, publicités, j'aime. Mais ne pas comprendre pose parfois problème!!!!

Gervais

vendredi 25 novembre 2011

C'est parti le BSCF

Bonjour blogueurs blogueuses,
Enfin arrivé à Busan après toutes ces heures de vol. Avec le décalage je ne sais trop combien de temps j'ai passé dans le ciel mais ça doit être autour de 18 à 20 heures. Busan ville située sur le bord de La mer, jolie avec ses petites montagnes autour et me semble (je suis arrivé de nuit) très moderne, très proprette. Je suis dans la grande salle du Grand Hôtel où, selon ce que vient de me dire Brian Tomlinson ex-CCIC, et sur le comité d'organisation du BSCF (Busan civil société forum) s'entasseeront non pas 300 comme je disais mais bien entre 500 et 800 (!!!) personnes tout à l'heure. Brins me disait, on ne sait pas trop, mais si ce sont 800 congressistes, ce sera le chaos pour la logistique. Je suis dans les premiers 50 arrivés, donc pas de problème pour la documentation (en 3 langues: fr,an,es) et pas encore la file pour les places. Ce matin au menu, discours d'ouverture de l'organisation hôte, KoFid, de Betteraid and Open Forum et du gouvernement Coréen. Puis Brian présentera le chemin parcouru depuis ACCRA Et on nous présentera le dernier draft (5e) du document final. Un gros show ces exercices mais tout de même des espaces importants pour faire valoir la vision de la société civile. J'imagine ce que sera le grand Forum qui commence mardi.
En parallèle: la température ce matin vers 8h, autour de 6 celsius mais devrait monter autour de 12 cet après-midi et 16 demain. Petit déjeuner au Grand Hôtel, 28$!!!!!!!

À+
Gervais
Gervais L'Heureux
Envoyé de mon iPad

mercredi 23 novembre 2011

En route vers Busan

Bonjour à tous et à toutes
Le décompte est commencé! Moins de 20 heures avant le départ vers Busan, Corée du Sud où ont lieu le Forum mondial de la société civile et celui appelé FHN-4 (4e Forum de haut niveau) sur l’efficacité de l'aide. (Mon premier séjour en Asie!) Le forum des OSC (organisation de la société civile) se déroule du 26 au 28 novembre et réunit plus de 300 délégués de la société civile mondiale. Cet exercice a entre autres pour objectif de discuter de la stratégie des OSC pour le FHN-4 à travers des sessions thématiques et sectorielles. Déjà inscrit à plusieurs ateliers pendant ces 3 jours, je tâcherai à chaque jour de vous faire un bref compte-rendu de mes impressions et des enjeux du forum. Puis du Grand Hotel de Busan ou se déroule le premier forum, je me déplace à moins d'un km pour le début du FHN-4 ou 2000 délégués seront présents. Des ministres venus des quatre coins de la planète, mandatés par des pays en développement et des pays donateurs, des représentants gouvernementaux, des parlementaires, des représentants d’organisations de la société civile et du secteur privé, se rassembleront à l’occasion du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, qui se tiendra du 29 novembre au 1er décembre 2011 au Palais des congrès Bexco de Busan, en Corée du Sud. Ensemble nous examinerons les progrès accomplis dans le monde pour améliorer l’impact et le rapport coût-performance de l’aide au développement et prendront de nouveaux engagements pour garantir que l’aide contribue à réduire la pauvreté. Espérons que le FHN-4 sera plus qu'un autre exercice de PR et débouchera sur une réelle volonté des participants d'agir concrètement et urgemment pour régler les criants problèmes de développement et non uniquement s'entendre pour une meilleure  gestion de l'aide au niveau technique. On a besoin de plus que les belles paroles et beaux discours des Hillary Clinton, de la reine Rania de Jordanie, de Ban Ki-moon et autres vedettes qui seront présents à Busan. Le document préparatoire qui en est à sa 4e version, sera débattu au Forum et doit déboucher, selon les propos des coprésidents du Groupe de travail, sur un projet visionnaire qui représentera un tournant pour la coopération internationale en matière de développement. Tournant ou les acteurs et actrices de la société civile évolueront dans un environnement propice à maximiser leur contribution au développement. Ce qui n'est pas exactement le cas aujourd'hui.
Suivez-moi tous les jours sur ce blogue et surtout n'hésitez pas à me faire parvenir vos questions et commentaires! A vendredi soir (après mon atterrissage à Busan!)
http://www.aideffectiveness.org/busanhlf4/