dimanche 27 novembre 2011

Messages-clé après la 2e journée

(Message un peu long, mais ne lâchez pas!) Tant dans les discours d'ouverture que pour le reste de la 1e journée, le message qui ressort fortement n'est pas très différent à ce que l'on entendait en préparation de Busan. En deux mots: "reconnaissance de la société civile à prêt entière comme acteurs du développement". Oui la participation active des OSC dans les préparatifs du document final est sans nul doute un pas en avant. Il nous faut faire avancer les états et les donateurs sur l'urgence d'inscrire dans le texte final un contenu plus explicatif sur la reconnaissance des droits humains comme éléments fondamentaux pour assurer un réel développement et sur ce que signifie "être dans un environnement favorable".

Tous sont d'accord aussi pour affirmer que les statégies efficaces il y a 10 ans ne le sont plus aujourd'hui. L'enquête de suivi de la déclaration de Paris de l'OCDE, publiée le 22 septembre dernier, montre que peu de progrès ont été accomplis ces 5 dernières années pour honorer les engagements en terme de l'efficacité de l'aide notamment de la part des donateurs. En fait ce qui est inquiétant, selon Betteraid, est que l'enquête montre que les donateurs ont fait moins d'efforts que les pays en développement pour mettre en œuvre leurs engagements en matière d'efficacité de l'aide depuis 2005, et tout cela malgré le fait que ces derniers se sont avérés bien moins exigeants envers les bailleurs de fonds.

De plus, à Busan, nous devons franchir le pas de l'efficacité de l'aide à celle du développement. Les différents ateliers présentés en après-midi d'hier, ateliers qui se sont pousuivis d'ailleurs ce matin (2e journée) permettaient d'aiguiser la stratégie en vue de la rencontre du HLF4 qui débute mardi. Je vous rappelle que nous serons 300 représentant-e-s de la société civile sur 2000 délégués présents au 4ème forum de haut niveau. Il est donc fondamental de parler d'une seule voix, d'une strategie commune, nous des OSC.

L'un des ateliers auquel j'ai participé hier avait pour thème "Promouvoir un environnement favorable aux OSC -défis et réponses". Nous avons échanger sur la nécessité d'un plus grand espace démocratique et de cet environnement favorable. Un participant du Cambodge est venu nous dépeindre une situation difficile pour les OSC avec une loi qui complique la vie aux organisations. Puis des participants des Philippines, de Colombie, de Tanzanie ont expliqué la difficile conquête de leur espace comme acteurs du développement dans leur pays. Il faut bien reconnaître que notre situation au Canada est fort différente mais le recul des OSC chez-nous est un fait indéniable contre lequel il faut continuer à lutter. D'où la nécessité de poursuivre notre campagne Partenaires solidaires.

Faire un résumé des 13 ateliers tenus depuis hier est une tâche tout simplement impossible tant l'information est abondante et les échanges nombreux. Malgré tout, voici quelques mots sur certains ateliers:

Atelier transparence et reddition de compte des OSC
Ce débat est en lien avec le principe no. 5 d'Istanbul qui souligne le besoin d'une norme commune car chaque organisation possède la sienne, ce qui rend les contrôles difficiles. Il demeure essentiel d'inclure et d'accompagner les partenaires locaux dans ces exercices de renforcement de nos normes de transparence et de reddition de compte.
*Question intéressante d'un participant africain suite à la présentation d'un représentant d'une ONG internationale: Comment, vous du nord, pratiquez les exercices de transparence avec vos partenaires du sud? Le représentant n'a eu qu'une réponse évasive de la part des panélistes d'ONGI (Internationales).

Atelier appropriation:
Ceci représente un point absent dans la déclaration de Paris. Le processus d'appropriation doit être démocratique. Vaut mieux utiliser les institutions des pays partenaires dans des processus d'évaluation et demeurer prudent dans la définition des résultats d'évaluation pour le développement. Des résultats de nos actions sont réellement obtenus si cela aide les communautés sur place.

Atelier Forum des femmes:
Comment pouvoir réaliser l'égalité entre les sexes? Il existe des inégalités sociales par rapport au statut des femmes.
Messages à faire passer aux délégués du HLF-4 :
1) Peu importe le cadre d'intervention, il faut toujours penser aux droit des femmes;
2) L'efficacité passe par l'égalité;
3) L'égalité entre les hommes et les femmes doit demeurer au centre des débats;
4) Dans les états en conflit, ce sont les femmes les plus touchées. (beaucoup d'autres messages qui se trouveront dans les résumés du BSCF (Busan civil society forum))

Atelier Droits humains
La base du développement ce sont les droits humains sinon on assiste à un échec du développement. Approche basée sur les droits = toutes les parties prenantes doivent être impliquées. La reconnaisance des droits faut la demander, elle ne vient pas toute seule dans plusieurs pays.
La "construction" des droits humains n'a de sens que si on sait qui y participe.

Atelier Environnement favorable aux OSC
Si on veut que les choses avancent depuis ACCRA (3ème forum de haut niveau) il faut introduire un changement important à la 5e version du document final de Busan. Au paragraphe 21 A et B qui fait référence au rôle essentiel de la société civile, nous décidons d'ajouter des éléments qui définissent mieux la réclamation des droits. L'ajout est le suivant ( la version française du 5e draft n'est pas encore disponible): Après l'article A et B: "We will provide an enabling environnement for civil society both in law and pratice at minimum in keeping with existing commitment in international and regional instruments that guarantee fondamental rights."  Visualisez le 5e draft du document final.

Il n'est pas suffisant d'obtenir une reconnaissance juridique, il faut voir les choses évoluer dans la pratique.

La dernière partie de la journée à été utilisée à établir la méthode de négociation lors du forum. Parler d'une seule voix demeure fondamental. Que ce soit dans les ateliers, en plénière, pendant les pauses café, on ne lésine pas sur les éléments de stratégies pour assurer de faire des gains et de convaincre les 1700 autres délégués. Bien qu'il ne soit pas question d'un vote au forum de haut niveau, le consensus est nécessaire.

Les à côtés:

Busan est un des ports de mer le plus importants d'Asie. Ville de plus de 3.5 millions d'habitants mais parait toutefois fort tranquille et sécure.

Ce qu'on aime: la gentillesse des gens, leur discrétion à l'égard de l'étranger. La bouffe si diversifiée et composée de tellement de mets inconnus pour nous, c'est stimulant de regarder son assiette! On aime ausi le sens de l'organisation. Les étals de poissons, légumes et de viande dans de petites rues où il est agréable de se balader. Les toilettes électriques à pitons????

Ce qu'on aime moins: le clinquant des milliers de néons que l'on retrouve au centre-ville. La fumée de cigarette dans les restos ou l'on permet de fumer.

Ce que l'on ne sait pas si on aime: il est à la fois intriguant et fort dépaysant de ne pouvoir lire ce qui est indiqué sur les affiches, indications, publicités, j'aime. Mais ne pas comprendre pose parfois problème!!!!

Gervais

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