mardi 29 novembre 2011

Occupy BEXCO

«Occupy BEXCO! Occupy BEXCO !», c'est par ce mot d'ordre qu'Emele Duituturaga de PIANGO, de Fidji, porte-parole du BCSF (Busan civil society forum) a terminé son allocution marquant la fin du Forum de Busan de la société civile hier en soirée. Elle a souligné le devoir des 300 délégués de la société civile mondiale présents à Busan de s'approprier les lieux du Centre des congrès Bexco. L'objectif de cette appropriation est de tenter de faire passer, auprès des participants de forum de haut niveau, les idées développées par cette coalition durant les 3 jours du forum de la société civile. Selon le sherpa qui représente notre coalition d'organisations de la société civile (OSC), Antonio Tujan co-président de Betteraid, les choses ne s'annoncent pas si simples dans la négociation avec les autres acteurs impliqués dans la rédaction finale du document. Ce 5e draft du rapport final du document (voir blogue d'hier) devant être adopté à la fin du forum de haut niveau, est l'oeuvre de diverses parties. Il faut cependant savoir que des éléments contenus dans le document s'y trouvent déjà sans que les négociations ne soient finalisées. Nous verrons donc ce qu'il restera de notre proposition d'inscrire le respect des droits humains comme condition indispensable à la réalisation du développement.  
Selon les négociations en cours, la solution envisagée serait l'ajout d'une mention au paragraphe sur le rôle de la sociéte civile, comme si elle seule devait en assurer la défense et la protection. Des joueurs comme la Chine, absente des négociations actuelles, n'aideront sûrement pas notre cause. Elle qui veut toujours passer outre lorsque cette question est abordée. Les négociations sont actuellement menées par les sherpas des différentes parties mais nous ne croyons pas que les choses puissent vraiment changer lorsque les négociations finales seront ministérielles. La volonté des uns et des autres est conditionnée évidemment par leurs intérêts, qui s'en étonne?

Korea shows the way.
Puisque nous avons 14 heures en avance sur vous, lorsque vous lirez ces lignes nous en serons au 2ème jour du Forum de Haut Niveau. Voici donc un bref compte-rendu de la première journée de ce grand événement. Nous entendrons souvent sans doute au cours de ces 3 jours que la Corée du Sud illustre bien ce que la coopération internationale peut apporter comme résultats tangibles. Lors des ateliers de ce matin, presque tous les conférenciers nous ont mentionné qu'en 50 ans la Corée du Sud a fait des progrès extraordinaire. Ce pays, sorti d'une guerre, est passé de l'assistance internationale, particulièrement américaine, à la 11ème puissance économique mondiale. Impressionnant il est vrai. Guerre froide aidant, les États-Unis y ont mis le paquet mais les Coréens ont trimé dur, cela est marquant.

Les débats d'ouverture du Forum ont mis en lumière une appréciation des progrès de l'efficacité de l'aide depuis la déclaration de Paris de 2005. Comme je le mentionnais hier, les résultats sont modestes à plusieurs égards et M. Meja du réseau Realty of aid est venue ce matin le rappeler.

Il est difficile de tirer des conclusions de cette première journée, sauf peut-être d'indiquer la volonté de faire mieux, plus efficacement, à moindre coût, exprimée comme un aveu d'échec, disons de demi-échec pour rester dans le ton du défi à relever.

Comme le disait en matinée Peter Baxter, directeur général de l'agence d'aide australienne, «trop de bla bla, pas assez de geste» marque le chemin parcouru depuis la déclaration de Paris.

La vedette du jour:
Tony Blair, suite à la question de Ben Philips, directeur des campagnes de mobilisation à Save The Children, à propos du déliement de l'aide:
*en français plus bas
"The purpose of aid is to end dependance on aid, not to keep that dependence there, and the reason for untying it is to accelerate that. So I'll carry on making that argument and I think in time we'll win. Sometimes countries see this as you're asking them to sacrifice their own interests, but in the end it's not really about that. It's about making aid effective, because the more that it's directed to developing those countries, the more, in time, they get off aid".

"Le but de l'aide est de mettre fin à la dépendance de cette aide, nous ne devons pas garder cette dépendance, et c'est la raison pour laquelle nous devons délier cette dépendance rapidement. Je vais donc continuer à défendre cet argument et je pense qu'avec le temps nous allons comprendre et réussir par gagner. Parfois, les pays qui sont dans des situations critiques croient que les plus nantis leur demandent de sacrifier leurs propres intérêts, mais ce n'est pas toujours le cas. Tout cela vise principalement à rendre l'aide efficace afin que ces pays ne soient plus dépendants de l'aide humanitaire". 

La question que je n'ai pas posée à Tony Blair: "
Que pouvez-vous aujourd'hui pour l'Afrique comme ex-premier ministre que vous n'avez pu faire autrefois comme premier ministre?...

En coulisse:
Tout de même impressionnant de se retrouver au milieu de ce supermarché d'ateliers, de plénières, de "side events", de mini-débats, de conférences et j'en passe. Parfois, on ne sait plus ou donner de la tête! Je n'étonnerai personne en disant que l'anglais règne magistralement au HLF-4.

En vedette demain en session d'ouverture:
Hillary Clinton, le président Kagame, la reine Rania de Jordanie, Ban Ki-moon. The show must go on.

Demain matin:
Réunion des 300 délégués de la société civile avant le début de la 2ème journée.
Objectif: Sratégie à adopter pour se faire entendre, se faire comprendre. On craint un autre recul sur "l'environnement propice aux OSC".

Occupy BEXCO!
à demain.
Gervais.

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